La planification de l'entraînement

La planification de l'entraînement

D’après B. Grosgeorge, un entraîneur, lorsque qu’il s’intéresse à la préparation physique, doit se reposer sur 3 niveaux d’objectifs :
L'entraîneur s'efforce de créer, de restaurer ou d'entretenir des réserves pour que l'athlète y puise au moment venu; ce travail n'a pas de fin : échelonné dans le temps il doit sans cesse être remis sur l'ouvrage.
* L'entraîneur s'applique à augmenter les capacités des joueurs parce que le rendement supérieur passe nécessairement par un travail spécifique que le seul entretien des capacités dites naturelles ne permet pas d'atteindre.
* L'entraîneur s'ingénie à affiner les qualités des athlètes, c'est-à-dire à les amener au niveau de performance souhaité et tente de les maintenir à ce niveau de performance le plus longtemps possible.

I- Créer, restaurer, entretenir des réserves
L’objectif recherché est la maîtrise des éléments techniques et tactiques : apprentissage et coordination des systèmes de jeu, création de " bonnes habitudes" au niveau du placement (découverte et utilisation de l'espace) et des techniques (passes, dribbles, etc.).
Les exercices sont en nombre limité mais très précis, répétés un grand nombre de fois; ils sont entrecoupés d'intervalles de repos longs (explications).
L'intensité du travail est basse, la durée importante (2 h 30 à 3 h).
En conséquence : Si la complexité de l'exécution aide à supporter l'effort (attention en éveil), il n'en demeure pas moins qu'il y a fatigue (dépense d'énergie nerveuse élevée). Cette fatigue se manifeste par de la lassitude et un sentiment général de lourdeur.
Terminer ces entraînements par des séries de sauts à la corde (4 x 100 sauts séparés par 1 minute de repos).
II- Augmenter les capacités
Les éléments généralement travaillés sont les suivants :
- Travail du rebond enchaîné à la contre – attaque.
- Travail des systèmes de jeu (aller jusqu'au bout des systèmes pendant 15 secondes sur un aller et retour).
- Travail des éléments "pré tactiques" : isoler un élément du système et le perfectionner.
- Travail des défenses combatives: prendre des thèmes et les perfectionner (interception, retour défensif...).
Les exercices sont très variés, leur durée se situe entre 30 secondes et 2 minutes, les répétitions peu nombreuses (2 à 3) la récupération est légèrement inférieure à l'effort (pour un travail de 30 secondes) ou égale à celle de l'effort (travail de 2 minutes) = manipulations, séries de lancers - francs.
L'intensité s'élève, la durée se raccourcit (1 h 30 à 2 h).
En conséquence : L'éducateur doit conduire des entraînements dynamiques ; sans amener les joueurs à la perte de contrôle, il ne doit pas permettre qu'ils récupèrent complètement leurs efforts.
La fatigue se manifeste par des courbatures et le sentiment "d'en avoir assez" sans être épuisé. Terminer les entraînements par des séries de sauts à la corde (4 x 50 avec 20 secondes de repos entre les séries).
Symptômes
Fatigue légère
Fatigue moyenne
Grande fatigue
Couleur de la peau
légère rougeur
forte rougeur
forte rougeur, lèvres bleues, pâleur
Respiration
plus rapide et irrégulière
rapide
très rapide
et saccadée
Coordination
des gestes
correcte
légers défauts
incoordination
Tableau 5 : Symptômes physiologiques caractéristiques de l’état de fatigue
III- Affiner les qualités
Les éléments généralement travaillés sont les suivants (le travail par atelier est recommandé).
- Travail des tirs à grande vitesse; par exemple: tirer, suivre, reprendre sa place en dribblant (15 tirs).
- Des dribbles avec changements d'allure et de direction sur des espaces restreints.
- Des rebonds : par exemple: prises de balle au cercle pendant 10 secondes.
- Des départs de contre-attaque (3 secondes pour passer de la zone de défense en zone d'attaque).
- Du jeu de jambes défensif ou des jeux de combativité.
- De la défense à 2 contre 1.
- Des replis avec retard : par exemple, un joueur doit en rattraper un autre et gêner le tir.
Les exercices sont variés, leur durée brève (10 à 15 secondes), les répétitions en fonction de l'entraînement (4 ou 5), la récupération longue (6 à 8 minutes) par séries de tirs à longue distance et de lancers-francs. L'intensité est très élevée et la durée de l'entraînement est courte (1 h à 1 h 30).
En conséquence : L'entraînement recherche l'épuisement et parfois la perte de contrôle; il est plus dur que le match lui – même ; l'entraîneur pousse les athlètes et travaille au chronomètre. La fatigue des joueurs est visible, les traits se tirent.
Le sentiment général est que l'on est " vidé ".
Dans la pratique ces différents objectifs doivent cohabiter si l’organisation de la saison le permet.
IV- La planification annuelle de l'entraînement
Lorsque l’on construit le planning annuel d’entraînement, on distingue 4 grandes phases.
Phase de préparation (générale, spécifique) 

Phase de compétition
Phase de play-off pour le haut niveau ou de fin de saison
Phase de transition (inter-saison)
Au cours de la saison, voilà comment devraient évoluer les rapports " volume – intensité " :
- Dans la période de préparation : priorité au volume de travail (durée de séance à intensité moyenne) et montée progressive du volume et de l’intensité.
- Dans les débuts de compétition : volume et intensité augmentent encore, ensuite volume et intensité vont décroître légèrement.
- Pour aborder les play – off, seulement l’intensité augmentera de façon importante et non le volume.
- L’intersaison devrait principalement être consacrée au développement de la force maximale (pour éviter que les effets immédiats et retardés de la musculation interfèrent avec les exigences des compétitions) et seulement ensuite devrait venir un travail foncier préparatoire à la reprise de saison.
Pour des joueurs qui s‘entraînent quotidiennement et qui ont des exigences de résultats, il peut sembler risqué de se lancer dans la recherche d’amélioration de la force maximale; les entraîneurs préfèrent optimiser l’expression du potentiel de force disponible en proposant des exercices d’explosivité qui reproduisent les contraintes proches ou supérieurs à celles du jeu.
Pour ce type de séance de force spécifique, nous respectons l'ordre et les règles de progressivité en relation avec le niveau de qualification sportive, préconisés par les spécialistes de la musculation.
Pour cela nous proposons tout d’abord aux joueurs des sauts horizontaux pendant près d'un trimestre, avec une introduction progressive de sauts verticaux au second trimestre et de la pliométrie légère (sauts de bancs), puis de la pliométrie avec charges (30% de la masse corporelle).
Selon les possibilités des joueurs, quelques incursions de ces différentes formes de travail existent au cours de chaque période mais elles ne sont pas systématisées.
Le niveau de puissance demandé est nécessairement lié à la qualité d'exécution et il a des conséquences sur le rapport " effort / pause ".
Si le joueur a du mal à réaliser correctement un exercice, l'intensité sera légère (inférieure ou proche de 50% du maximum) et le rapport " effort – pause " sera modifié; il dépendra aussi de la durée d'effort envisagée.
Nous nous inspirons pour ce type de séance du modèle proposé par EGGER pour le développement de la détente dans les sports d'explosivité (Figure 15).
En moyenne, une séquence d’explosivité dure 15 minutes auxquelles 15 minutes de travail qualitatif à faible intensité sur le tir est souvent réalisée.
Ce travail est repris une seconde fois.
La séance peut donc se résumer ainsi : 15 minutes d’échauffement, 15 minutes d’explosivité, 15 minutes de tirs, 15 minutes d’explosivité, 15 minutes de tirs, étirements.
Figure 15 : Les étapes du développement de la détente
dans les sports d’explosivité (J.P. Egger)

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