ANALYSE ET TRAITEMENT DIDACTIQUE DU SAUT EN HAUTEUR

I. Analyse didactique

1. Définition

Sauter en hauteur, c’est se projeter dans l’espace en vue de franchir un obstacle vertical.

2. Logique interne de l'activité

Activité de prise de performance où il s’agit de sauter avec son corps le plus haut possible verticale par-dessus un obstacle (ici un fil tendu avec deux poteaux), avec un appel à un pied et où la réception s’effectue sur un tapis haut de réception.

Les traits caractéristiques :

  • Piste d’élan limitée.
  • Appel un pied.
  • Extension du corps un passage au-dessus du fil.
  • Performance chiffrée = mesure hauteur obstacle.
  • Nombre d’essai limité, chaque essai à effectuer dans un temps limité.

3. Principes d'action fondamentaux  

Principes d'action fondamentaux

4. Enjeux de formation

Enjeux de formation

5. Problème fondamental à résoudre par le pratiquant 

Dans le saut en longueur, le problème fondamental est l’établissement d’une relation entre la course d’élan et l’impulsion. (Transformer la vitesse horizontale en force propulsive).

L’élève se trouve dans une situation où il est demandé d’identifier les différents espaces athlétiques (zone d’élan et zone de réception, coté de l’élan et pied d’appel), et de coordonner ses actions motrices des bras et des jambes pour être plus efficace et identifier une course d’élan efficace (distance, vitesse et angle).

Le problème aussi se pose pour :

Sauter loin :

  • Sauter en enchaînant course et impulsion sans rupture.
  • Trouver compromis entre vitesse horizontale et verticale
  • Accepter le déséquilibre pour acquérir et utiliser de la vitesse pour sauter.
  • Trouver compromis entre vitesse horizontale et verticale
  • Avoir une impulsion optimale du pied d’appui vers le haut et l’avant pour sauter.
  • Se réceptionner sur ses deux pieds après avoir sauté.

Sauter haut :

  • Enchaîner course d’élan et impulsion sans rupture.
  • Accepter le déséquilibre pour acquérir et utiliser de la vitesse pour sauter.
  • Avoir une impulsion optimale du pied d’appui vers le haut en utilisant les segments libres pour rester équilibré.
  • Se réceptionner en restant équilibré.

6. Logique du comportement de l'apprenant face au problème fondamental 

Le comportement de l'apprenant peut varier en fonction de plusieurs facteurs, tels que son niveau de compétence, son expérience, sa confiance en soi et sa capacité à surmonter les obstacles. Voici quelques réactions possibles :
  • Refus de l'APS : Puis qu’il s’agit d’une APS inhabituelle, certains apprenants peuvent développer un refus catégorique de participer au saut en hauteur en raison de la peur ou de l'anxiété associée à cette activité. 
  • Peur et phobie d'exécution : Cette peur peut être liée à la hauteur de la barre, à la possibilité de se blesser ou à la pression de l'échec. Cette réaction peut entraîner une réponse physique, comme des tremblements ou une transpiration excessive.
  • Se sentir perdu dans l'espace : Certains apprenants peuvent avoir du mal à se situer dans l'espace lors des essais, ce qui peut entraîner des difficultés à coordonner leurs mouvements et à exécuter la technique correctement. Cela peut être exacerbé par la peur de la hauteur ou par un manque de confiance en soi dans leurs capacités athlétiques.
  • Manque de confiance en soi : Certains apprenants peuvent manquer de confiance en leurs capacités à réussir le saut en hauteur. Ils peuvent se sentir incapables de maîtriser la technique ou de franchir la barre avec succès, ce qui peut entraîner une réticence à s'engager pleinement dans l'activité.
  • Évitement des essais : Face à la peur de l'échec ou à l'anxiété liée au saut en hauteur, certains apprenants peuvent éviter activement de participer aux essais ou aux séances d'entraînement de cette discipline. Ils peuvent trouver des excuses pour ne pas y participer ou chercher à se soustraire à cette activité.
  • Sentiment d'incompétence : Certains apprenants peuvent se sentir incompétents ou inefficaces dans leur pratique du saut en hauteur, en raison de difficultés persistantes à maîtriser la technique ou à améliorer leurs performances. Ce sentiment peut entraîner une baisse de la motivation et de l'engagement dans la pratique de cette discipline.
De point de vue technique :
Logique du comportement de l'apprenant face au problème fondamental

II. Traitement didactique

1. Niveaux d’apprentissage.

Niveaux d’apprentissage

2. Thèmes d’étude.

Thèmes d’étude

3. Critères de réussite.

Critères de réussite

4. Situation de référence.

Après une course d’élan, sauter le plus haut possible en franchissant la barre, et se réceptionner sur un tapis.

III. Analyse technique

1. La course d’élan

L’élan s’effectue sur une trajectoire composée d’une partie rectiligne perpendiculaire au plan de la barre suivie d’une deuxième partie curviligne.
Il s’agit dans un premier temps de créer de la vitesse, l’emmagasiner grâce à une course haute et dynamique pour ensuite pouvoir l’utiliser la plus efficacement possible lors de l’impulsion.
La trajectoire courbe permet d’optimiser cette liaison course / appel car :
  • Elle permet l’abaissement du centre de gravité (CG) sans flexion des jambes : c’est le fait de se pencher dans la courbe qui provoque naturellement l’abaissement du CG
  • L’athlète, contrairement à ce qui se passait en ventral, peut conserver une attitude haute et un corps aligné lors des 3 derniers appuis avec un cycle de cheville antérieur préparant la « mise en tension »
  • Pour cela, l’intention est de continuer à bien courir, en accélérant tout en conservant l’amplitude des foulées avec une vitesse optimum = compatible avec la nécessité de s’élever.
En cela, les 3 derniers appuis sont décisifs : l’athlète doit être capable de bien courir en courbe avec une pose des appuis alignés, l’avant dernier appui servant de relais actif avant la pose du pied d’appel.
Courant en cycle antérieur, la pose du pied d’appel s’effectue de façon active, en griffé provoquant une mise en tension des muscles extenseurs propice à un renvoi efficace.

2. L’appel

C'est le moment durant lequel le sauteur exerce une forte poussée afin de projeter son corps vers le haut et vers l'avant. L'appel se compose de trois phases inséparables :
  • La prise de contact : Elle s'effectue par le talon de la jambe d'appel. 
  • L'amortissement : C'est le moment durant lequel le pied du sauteur est en plein contact avec le sol. 
  • La poussée : Elle commence au moment du décollage du talon qui s'accompagne avec l'extension complète de la jambe d'appel et la projection de la jambe libre vers le haut et l'avant.
En hauteur, l’amortissement est plus important, devant permettre la réorientation importante de la trajectoire du CG vers le haut. Ceci explique l’utilisation d’une vitesse moins élevée qu’en longueur ou en triple…
Le pied d’appel se place en avant du bassin : c’est la prise d’avance des appuis en translation. On peut parler également parler en Fosbury de prise d’avance latérale (de côté). Ce sont ces prises d’avance qui permettent la mise en tension conditionnant la qualité de l’impulsion.
C’est l’ensemble du corps qui participe à l’impulsion : rôle déterminant des segments libres, ne serait-ce que pour alléger le travail de la jambe d’appel.
Lors de l’appel se créent des rotations :
  • Une longitudinale qui permet le placement du dos à la barre. Elle provient du mouvement du bassin et de la jambe libre.
  • Une transversale qui fait basculer le sauteur en arrière. 
Ces deux rotations sont donc positives dans le sens où le sauteur va chercher à les utiliser lors de la suspension = le franchissement.

3. Envol et franchissement

Cette phase du saut représente l'élément clés. En effet, suite à l'appel, le corps du sauteur se trouvera projeté en l'air, le sauteur ne pourra plus changer la trajectoire de son centre de gravité (CG). Il ne lui reste, alors, que la mobilisation de ses segments libres (bras et jambes), qui adapterons diverses positions suivant la technique adoptée.
Le sauteur cherche à rester aligné (gainé) le plus longtemps possible puis une fois le bassin ayant passé la barre, il va chercher au contraire à rapprocher les segments pour accélérer la chute et le passage des jambes au-dessus de la barre.

4. La chute 

EN ROULEAU VENTRAL : Elle est d’importance négligeable. Cependant une aire de réception souple permet à l’athlète de réaliser son geste sans autant qu’il ait d’hésitation à cause de la chute. La chute s’effectue alors soit sur le côté, soit sur le dos.
EN FOSBURY FLOP : La chute s’effectue sur les épaules, tête en flexion, menton rentré sur la poitrine. La chute doit se réaliser dans le prolongement des deux derniers appuis de la course d’élan. Les épaules sont les plus l’oins du point de l’impulsion.

5. Technique de franchissement du saut en hauteur

Technique de franchissement du saut en hauteur

EL AMRANI IMAD - Enseignant d'éducation physique et sportive.

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