Biomécanique: Les références anatomiques corporelles
1. Les références anatomiques corporelles
Les références anatomiques corporelles sont des termes et des systèmes de repérage utilisés en anatomie pour décrire la position, l'orientation et la localisation des structures du corps humain de manière cohérente et standardisée. Ces références sont essentielles pour la communication précise entre les professionnels de la santé, les anatomistes, les chercheurs et les éducateurs. Voici une discussion approfondie sur ce sujet :
a. Plan de référence :
Le plan de référence est un plan anatomique de base à partir duquel les positions et les mouvements sont décrits. Le plan de référence est également appelé plan anatomique médian ou plan médian.
Il divise le corps humain en deux parties égales : gauche et droite. Toutes les autres références anatomiques sont basées sur ce plan.
b. Position anatomique :
La position anatomique est la position de référence du corps humain. Elle est caractérisée par les éléments suivants :
- Le corps est debout, droit et face à l'avant.
- Les bras sont étendus le long du corps, paumes tournées vers l'avant.
- Les pieds sont joints et également dirigés vers l'avant.
Fig. 1 : La position anatomique de référence.
c. Axes anatomiques :
Les axes anatomiques sont des lignes imaginaires utilisées pour décrire les mouvements et les orientations dans le corps. Les principaux axes sont :
- Axe longitudinal (crânio-caudal) : de la tête aux pieds.
- Axe transversal (horizontal) : d'un côté à l'autre.
- Axe antéro-postérieur (sagittal) : de l'avant vers l'arrière.
d. Terminologie des directions :
Pour décrire la localisation des structures anatomiques, on utilise des termes directionnels tels que "anterior" (avant), "posterior" (arrière), "supérieur" (au-dessus), "inferieur" (en dessous), "médian" (au milieu), "latéral" (sur le côté), "proximal" (plus proche du tronc), "distal" (plus éloigné du tronc), etc.
Fig. 3 : Directions anatomiques.
e. Quadrants et régions du corps :
Le corps est souvent divisé en quadrants ou en régions anatomiques pour faciliter la localisation de structures spécifiques. Par exemple, l'abdomen peut être divisé en quatre quadrants (quadrants abdominaux) pour aider à localiser des organes internes.
f. Planes de section :
En plus du plan médian, d'autres plans de section sont utilisés pour couper le corps à des fins d'analyse. Par exemple, les coupes transversales (horizontales) permettent de voir les structures en coupe, tandis que les coupes sagittales permettent de visualiser les structures latéralement.
g. Usage en médecine et en recherche :
Les références anatomiques corporelles sont essentielles en médecine pour diagnostiquer les maladies, planifier des interventions chirurgicales, et interpréter des images médicales telles que les radiographies et les IRM.
En recherche, elles sont utilisées pour étudier la structure et la fonction du corps humain, ainsi que pour développer de nouvelles thérapies médicales et des dispositifs médicaux.
2. Segments corporels et articulations
Bien qu'il soit une structure très complexe, vous pouvez réduire le corps humain a une structure basique composé de segments. Ces segments sont reliés entre eux par des articulations. Comme leur nom l'indique, les articulations servent à articuler les segments les uns par rapport aux autres. Elles permettent donc le mouvement.
a. Segments corporels
Pour délimiter les segments corporels sur un sportif, les biomécaniciens utilisent des repères anatomiques osseux précis, palpables sous la peau. C'est ainsi que sont mesurés les segments corporels (Fig. 6).
Voici la liste des segments corporels utilisés en biomécanique :
- Tête et cou : Sommet du crâne - Vertèbres C7-T1
- Tronc (Thorax, Abdomen et Bassin) : Acromion - Grand trochanter
- Membres supérieurs (reliés entre eux par la ceinture scapulaire) : (Bras : Acromion - Olécran; Avant-bras : Olécrane - Processus styloïde de l'Ulna ; Main : Processus styloïde de l'Ulna - Bout des doigts)
- Membres inférieurs (reliés entre eux par la ceinture pelvienne) : (Cuisse : Grand trochanter - Condyle fémoral externe Jambe : Condyle fémoral externe - Malléole externe Pied : Malléole externe - Bout du pied)
b. Articulations
- Articulation du cou
- Articulation de l’épaule
- Articulation du coude
- Articulation du poignet
- Articulation de la hanche
- Articulation du genou
- Articulation de la cheville
3. Type d’articulation
Il existe plusieurs types d'articulations, chacun ayant ses caractéristiques et ses fonctions spécifiques. Voici une discussion approfondie sur les principaux types d'articulations :
a. Articulations fibreuses (articulations synarthrosiques) :
Les articulations fibreuses sont des articulations immobiles qui permettent peu ou pas de mouvement entre les os. Elles sont caractérisées par la présence de tissu conjonctif dense (fibres de collagène) qui maintient les os ensemble.
Exemples d'articulations fibreuses : les sutures du crâne, les syndesmoses (articulations entre les os de l'avant-bras), et les gomphoses (articulations entre les dents et les os maxillaires).
b. Articulations cartilagineuses (articulations amphiarthrosiques) :
Les articulations cartilagineuses permettent un mouvement limité entre les os et sont constituées de cartilage qui relie les surfaces articulaires.
Il existe deux types d'articulations cartilagineuses :
Articulations cartilagineuses primaires (synchondroses) : Ces articulations sont reliées par du cartilage hyalin. Exemple : la symphyse pubienne.
Articulations cartilagineuses secondaires (symphyses) : Ces articulations sont reliées par du cartilage fibreux. Exemple : les disques intervertébraux de la colonne vertébrale.
c. Articulations synoviales (articulations diarthrosiques) :
Les articulations synoviales sont les articulations mobiles les plus courantes dans le corps humain. Elles sont caractérisées par la présence d'une cavité articulaire remplie de liquide synovial, qui facilite le mouvement.
Les articulations synoviales permettent une grande variété de mouvements, notamment la flexion, l'extension, la rotation, l'adduction, l'abduction et la circumduction.
Exemples d'articulations synoviales : l'articulation de l'épaule (articulation glénohumérale), l'articulation du genou (articulation fémorotibiale), l'articulation du coude (articulation cubitohumérale).
Fig. 9 : Classification morphologique des articulations synoviales (elsevier.com).
d. Articulations condyliennes (ou articulations ellipsoïdes) :
Les articulations condyliennes sont des articulations synoviales qui permettent le mouvement dans deux plans, principalement la flexion et l'extension, ainsi que l'adduction et l'abduction dans une certaine mesure.
Exemples d'articulations condyliennes : l'articulation du poignet (articulation radiocarpienne), qui permet la flexion, l'extension et l'inclinaison latérale.
Fig. 10 : Articulations condyliennes (ou articulations ellipsoïdes) (sci-sport.com).
e. Articulations en pivot (ou articulations trochoïdes) :
Les articulations en pivot permettent la rotation autour d'un axe central. Elles sont limitées à la rotation et n'autorisent généralement pas d'autres mouvements.
Exemples d'articulations en pivot : l'articulation de l'atlanto-axiale (entre les deux premières vertèbres cervicales) permet la rotation de la tête.
Fig. 11 Articulation trochoïde (sci-sport.com).
f. Articulations en charnière (ou articulations ginglymes) :
Les articulations en charnière permettent principalement la flexion et l'extension dans un seul plan, similaire à l'ouverture et à la fermeture d'une porte.
Exemples d'articulations en charnière : l'articulation du coude (articulation huméro-ulnaire) et l'articulation du genou (articulation fémoropatellaire).
g. Articulations en selle (articulations selles) :
Les articulations en selle permettent une grande variété de mouvements, y compris la flexion, l'extension, l'adduction, l'abduction et la circumduction.
Exemples d'articulations en selle : l'articulation trapézo-métacarpienne du pouce.
Fig. 13 : Articulations en selle (articulations selles) (sci-sport.com).
Chaque type d'articulation a des caractéristiques anatomiques et fonctionnelles spécifiques qui déterminent la gamme de mouvements qu'elle autorise. La compréhension de ces articulations est cruciale en anatomie, en médecine et en physiothérapie pour évaluer les mouvements, diagnostiquer les problèmes articulaires et élaborer des plans de rééducation.
En résumé, les références anatomiques corporelles fournissent un cadre standardisé pour la description, la localisation et l'analyse des structures anatomiques du corps humain. Elles sont fondamentales pour la pratique médicale, la recherche biomédicale et l'enseignement de l'anatomie.
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